Loneliness

Loneliness

mardi 28 avril 2009

Accélération...


Dans le brouhaha du jour qui annonce l’agitation, les remue-méninges du vouloir, du savoir, du pouvoir, le mental se meut rapide, volubile. Il s’exerce à retenir le formel, l’objectif.
Il court, il court le furet dans la jungle du dire tout ce qui passe par la tête nourrie de l’œil acerbe et critique, pour pérorer, pour juger, pour se plaire, se complaire, pour ne pas déplaire, pour être juge et prendre parti… la communication s’essouffle et se noie dans le jardin des discours sans joie, où l’inutile tend ses griffes de laque sombre marbrant de douleur dissimulée les je-t’aime-moi-non plus…
Les secondes se replient, l’éternité de l’instant se meurt sous la houle des désirs qui voguent vers demain, toujours demain… et pourtant sans créer de véritable devenir…

Accélération… vite, vite, courons, fuyons les secondes d’éternité… nous n’avons pas le temps… pensons, pensons vite, nous n’avons pas le temps… de s’arrêter…de réfléchir… Pensons, pensons vite, vite, encore plus vite pour gémir de l’imperfection d’autrui, pour se cristalliser, s’absolutiser dans l’idée d’une forme humaine personnelle et dans la certitude qu’autour l’odeur est pestilentielle, que la bêtise et la cruauté nous cernent configurant la bulle magistrale en laquelle on ne palabre plus qu’avec son propre ventre devenu si énorme qu’il bouche la vision du réel, percute l’alentour de ses souffles d’aigreur, d’une désespérance qui appellent pourtant aux miracles d’une lueur déiste qui, d’un coup de baguette magique viendrait déparasiter le monde dont cette inflation ventrale nous dessine un si détestable croquis…
Eperdus dans le souffle de l’aigreur…égarés dans une assise hyper personnelle bien que le nez soit tendu vers la lumière, malvoyants d’un subconscient devenu inerte, ne reste plus dès lors pour se donner à penser que l’on agit, l’aboiement, les morsures du dire, le mépris, les haussements d’épaules d’une vanité largement déployée, le cri du singe qui se pense être déjà l’Homme et se sent menacé dans sa croyance identitaire… s’insupportant de l’imperfection humaine… chez… l’autre, sans même apprendre à se reconnaître lui-même…


Dans le silence de la nuit qui apaise l’agitation des villes,
au plus profond des abysses biologiques,
l’esprit se meut, souple, tranquille,
sans retenir rien, laissant voguer l’onde créatrice qui enveloppe l’outil mental de ses fils soyeux guidant l’œil et la main…
parole écriture ou parole dessin…
Qu’importe le geste, il est action pure, spontanée, instantanée,
révélateur de qui est,
de ce qui est là,
ou de ce qui n’est pas encore, là.

Le geste, l’acte, exprime ce qui se ressent, ce qui est perçu, il dessine les saveurs, colore les odeurs, il exporte la spontanéité de l’instant, il joue avec le présent sensitif acceptant de flirter sur quelques infimes minutes avec le révolu, le disparu… imagination et mémoire vive interconnectent les secondes… les ajustent au fluide de l’acte qui s’écoule comme un fleuve inondant les plages réflexives…
le libre essor de la pensée ou du geste appelle à l’innocence,
à la démystification d’une volonté désir de faire pour faire,
à la prescience que le geste, l’acte, est reflet de ce qui est, ici et maintenant,
sans appartenance personnelle,
simple émanation des mémoires projetées sur l’écran de la sphère de pensée,
incessamment reprogrammées au sein de son cercle infranchissable…

Le libre essor de la pensée invite à ne rien rejeter,
à ne rien écarter de ce qui vient, de ce qui est…
à ne rien prendre pour argent comptant, sans maudire ni médire…
Le libre essor de la pensée, en sa profusion de témoignages est une invite à la rencontre,
à des intégrations multiples,
à la promenade dans les prés et les champs de l’esprit
tel qu’il se meut là où il se meut…

° ° °

« Si tu veux que l’humanité progresse, jette bas toute idée préconçue. Ainsi frappée, la pensée s’éveille et devient créatrice. Sion elle se fixe dans une répétition mécanique qu’elle confond avec son activité véritable. »

Sri Aurobindo – Aperçus et Pensées -

samedi 18 avril 2009

Voyage...

"Vous ne pouvez pas trouver le surnaturel sans passer par la nature"...

Arnaud Desjardins

mercredi 15 avril 2009

Le Samâdhi ...

Le Samâdhi...
... la conscience ininterrompue de notre propre essence...


[…] « C’est une expérience extrêmement profonde qui arrive parfois de manière inopinée, sans que nous soyons en train de pratiquer ou méditer. Soit dit en passant, personne n’a jamais atteint l’éveil au cours de la méditation, mais toujours dans la confrontation avec le réel. Même le Bouddha a connu l’éveil au sortir de sa méditation en voyant l’étoile du matin. Lorsque nous entrons en samâdhi parce que notre maître est en samâdhi, c’est comme si nous recevions en cadeau l’expérience avant d’avoir les moyens d’y entrer. C’est étrange, nous sommes pris par un état dont nous n'avons aucune idée, même si nous avons lu tous les texte concernant le samâdhi. Les concepts fondent, les attentes sont bouleversées par l’espace qui nous envahit. Il n’y a rien d’autre qu’une incroyable présence lumineuse. Cela dure quelques minutes, ou plus. C’est un état très doux, même si nous imaginons que pour y entrer il faille traverser quelque chose de violent ou de très puissant. Non, c’est une douce explosion qui fait peur car nous perdons tout point d’appui, tout repère et, surtout, toute dimension connue. Nous échappons au connu, nous entrons dans une dimension qui n’est plus ni l’espace ni le temps, mais l’infini. » […]

[…] « Le samâdhi est une grâce, ce n’est pas un objet de consommation. C’est très difficile car, dès que notre corps a enregistré comment cela fonctionne, l’immobilité, la quasi-absence de respiration, comme si la peau respirait, nous essayons de reproduire le samâdhi. Alors cela devient artificiel et, très vite, c’est l’enfermement. Chaque fois que Devî me voyait fabriquer du samâdhi, elle faisait exprès de m’interrompre jusqu’à ce qu’enfin je fasse l’expérience de ne plus le rechercher et d’avoir la surprise de la grâce. » […]

[…] « L’important est de ne pas induire un état, même s’il est agréable. Si nous le faisons, la quête se resserre complètement.
Comme le disait un maître du passé, on finit comme un rat pris dans un conduit de plus en plus étroit. Ce qui est merveilleux dans la quête c’est au contraire d’essayer de trouver une forme d’indépendance par rapport au fait de fabriquer quelque chose. En laissant les choses se faire d’elles-mêmes, nous trouvons la fraîcheur continue de ne rien attendre de particulier et nous voyons les cadeaux venir librement.


Sahajanandabhaïrava chanta,

Pas d’espoir, pas de besoin, pas de manques,
Pas de projection, pas d’attente, pas d’histoire personnelle,
Pas d’immobilité, pas de mouvement,
Pas ici, pas ailleurs, les mondes ne sont pas scindés.
Détends la sensation, la pensée et l’émotion,
Laisse-les suivre leur cours spontanément,
Elles se libèrent comme un nuage se défait dans l’espace.
Goûte au sans-limite, car rien n’est séparé de ton essence originelle….



Extraits de texte emprunté à Daniel Odier dans son livre :
L’INCENDIE DU CŒUR
Un chant tantrique

Editions le Relié Poche




jeudi 9 avril 2009

Joyeuses Pâques

Joyeuses Pâques à tous


° ° ° Happy Easter ° ° °

mercredi 8 avril 2009

Disparaître...


Pensée pour les 150 disparus d'Aquila
* * *
Douce, douloureuse ou soudaine
L'évidence du disparaître
Devrait nourrir le goût du Vivre

jeudi 2 avril 2009

Humilité...


« L’humilité ne consiste pas à se considérer inférieur, mais à être affranchi de l’importance de soi. C’est un état de simplicité naturelle qui est en harmonie avec notre nature véritable et permet de goûter la fraîcheur de l’instant présent.
L’humilité est une manière d’être non de paraître. »

Matthieu Ricard


L’humilité ne se réfère effectivement pas à un quelconque complexe d’infériorité, mais au sens très précis de la juste proportion, qui offre au regard de celui (ou celle) qui possède ce sens, un point de vue équilibré sur ce qu’il est dans le monde, sur ses responsabilités et son chemin dans l’existence.
Ce sens de la juste proportion permet de se voir soi-même d’une manière détachée et dans cette lumière de percevoir toutes les opportunités qui se présentent.
La véritable humilité oblige, en quelque sorte, à ne pas sous-estimer ses capacités d’actions dans le monde et à offrir ce potentiel en un service désintéressé… un service qui est, de donner ce que nous sommes et d’oublier ce que nous avons donné.

Certains êtres manifestent parfois « trop d’humilité » une humilité qui ne traduit que les effets « personnels » de la peur de la vanité, de la crainte de trop estimer ses capacités, de craindre d’être vu comme un vantard… C’est là une manière de ne pas rendre justice à la réalité, de décrier le potentiel de son individualité et le pouvoir d’action de l’âme… Ce trop d’humilité au bout des comptes de la peur… n’est plus l’humilité véritable…


« L’humilité est l’intelligence de celui qui ose. La modestie, l’orgueil de celui qui n’ose pas. »
Tariq Demens - Diaphorismes

« Par humilité, il faut entendre l’état dans lequel on est libre du désir de se voir honoré par autrui. »
Swami Prabhupadâ