Loneliness

Loneliness

jeudi 22 octobre 2009

Les chemins du langage...


Au-delà des mots qui ne sont pas miens
puisqu’ils émanent de l’espace inconnu de la pensée,
au-delà des mots d’autrui que j’entends et apprécie,
pour ce qu’ils m’apprennent,
autant de moi-même ici et maintenant,
que de ce qui est en vérité et réside au-delà des apparences…
Au-delà des langues et des langages que je ne pratique pas,
mais que j’écoute et entends
sans chercher le combat,
parce que j’ai librement choisi
l’espace en lequel j’existe et je vis,

Je reconnais des langages qui auraient pu être miens….

Mutti


Ainsi en est-il de ceux-ci …

« Au moment où il se met en marche, un guerrier de la lumière reconnaît le chemin.
Chaque pierre, chaque tournant lui souhaitent la bienvenue. Il s’identifie aux montagnes et aux ruisseaux, il voit une parcelle de son âme dans les plantes, les animaux et les oiseaux de la campagne. Alors acceptant l’aide de Dieu et des signes de Dieu, il laisse sa légende personnelle le guider en direction des tâches que la vie lui réserve.
Certaines nuits, il n’a nulle part où dormir ; d’autres nuits il souffre d’insomnie.
« C’est moi qui ai décidé de prendre cette voie, pense le guerrier. Cela en fait partie. »
Cette phrase renferme tout son pouvoir. Il a choisi la route par laquelle il chemine maintenant, et il n’a pas à se plaindre. »


« Dorénavant – et pour quelques siècles – l’Univers va assister les guerriers de la lumière et boycotter ceux qui ont des idées préconçues.
L’énergie de la Terre a besoin d’être renouvelée.
Les idées nouvelles ont besoin d’espace.
Le corps et l’âme ont besoin de nouveaux défis.
Le futur est devenu présent, et tous les rêves – sauf ceux qui reflètent des idées préconçues – auront l’occasion de se manifester.
L’important demeurera ; l’inutile disparaîtra.
Mais le guerrier sait qu’il n’est pas chargé de juger les rêves de son prochain, et il ne perd pas son temps à critiquer les décisions d’autrui.
Pour avoir foi dans son propre chemin, il n’a pas besoin de prouver que le chemin de l’autre n’est pas bon. »

Paulo Coelho
Manuel du Guerrier de la Lumière

samedi 17 octobre 2009

Chants de Vie...

D'Hier à Aujourd'hui
L'Amour
reste le Fruit


* * * * * * *



Maîtres parfaits, habillés de lumière,
Ames aînées qui à chaque instant,
Inlassablement, Amoureusement,
Guidez les pas, des enfants du Soleil ;
Faites que Vos Voix si douces,
S’emplissent parfois de tonnerre,
Afin que nos oreilles tremblent,
Et s’ouvrent.
Faites que vos puissants corps de lumière
S’emplissent parfois d’éclairs,
Afin que nos yeux s’éblouissent,
Et s’ouvrent.

Paupières lourdes,
Oreilles et cœurs, clos,
Les enfants du Soleil sont tombés.
La Terre d’accueil est belle,
Mais qui le voit ?
La Terre d’accueil est tendre,
Mais qui le sent ?
La Terre Mère vibre d’Amour,
Mais qui l’entend ?
Le mal utile, est là,
Il nous enseigne …

Mais sa voix trop forte
Assourdit Vos Voix.
Et du Bien, et du Mal,
Les enfants du Soleil, ne comprennent plus rien …
Maîtres parfaits, je le sens,
Si de Tonnerre Vos Voix s’emplissaient
Nos oreilles encore plus s’assourdiraient.
Maîtres parfaits, je le sens,
Si d’éclats éblouissants vos lumières vibraient
Nos yeux encore plus se fermeraient.

Mais, sourds et aveugles,
Peut-être ne verrions-nous plus,
Peut-être n’entendrions-nous plus
Que le Voix de notre Cœur qui bat ;
Et cette Musique, peut-être,
Rythme de l’Univers,
Note miraculeuse
Frapperait doucement nos corps
Et comme nous frappons sur une noix
Pour en extraire le fruit goûteux.

Un jour, par ses coups répétés,
Notre Cœur enfin, exploserait,
Libérant le noyau de pure lumière
Que jusqu’ici et maintenant, dans les ténèbres
De l’ignorance, Se tient, dissimulé.



Extrait de « Maîtres » in « Chants de Vie »
de caMr, alias Muttifree – 1994

dimanche 11 octobre 2009

Où es-Tu ?



Dire « je pense » est un non-sens…

Existe-t-il quelque énoncé personnel qui soit plus mystérieux que celui-ci ?
Qu’en pensez-vous ? :)

Chaque fois que lors d’une conversation d’un échange d’idées, parfois aussi en écrivant, je m’entends prononcer ou écrire ce verbe, qui croit-on, se rattache, se relie à cet autre mystère : « je suis »… un silence souriant m’envahit et m’offre la sensation d’une très sympathique galéjade.
Une sorte de mensonge permanent ou de rêverie enfantine extrêmement plaisante dont on ne se lassera jamais… enfin, nous pouvons nous laisser à le penser !

Pourtant, observant la ronde des pensées qui percutent ou traversent le cerveau, les unes poussant à réfléchir, à méditer aussi, parfois, et d’autres dérivant de-ci, delà, sans se poser, ni rien déposer dont on pourrait se nourrir, il devient relativement aisé de découvrir, de constater que :
Si la pensée n’existait pas… le penseur n’existerait pas non plus ! Ah ah ah !

Hum ! Que penser est compliqué !...

Sans la pensée, pas de penseur donc, plus de « Je suis » non plus… et l’adage « je pense donc je suis » ne tient plus la route, devient caduc, devient mensonge éhonté !

Seule la pensée construit le penseur. Pour dire « je pense » et ainsi se croire le penseur il faut que la pensée, qu’une pensée surgisse…
La voici, elle surgit, on ne sait d’où d’ailleurs… sinon du grand conservatoire de la mémoire… mais là encore, grand mystère, qu’est-ce donc la mémoire, sommes-nous la mémoire ???

Mais continuons… réfléchissons… Seule, la pensée construit le penseur qui se pense être… seule, la pensée construit ce « je » ce pronom personnel qui dès lors parcourt, au gré des pensées qui jaillissent, l’idée de la réalité d’une « existence personnelle » séparé de tous les autres « je » qui pensent qu’ils pensent par eux-mêmes.

Mais alors…

Que suis-je, qui suis-je, où suis-je
Un mirage, une Idée,
Une image, un désir ?
Un rêve dans la nuit
Qu’Une Intelligence
Suprême
Inconnaissable
Pense, dessine, imprime… puis efface ?

N’étant plus le penseur qui dirige et contrôle la pensée, que reste-t-il ?
Qui est là, méditant ou s’agitant ?

Personne… souffle le Vent de l’Idée,
Uniquement Ce Qui Est.

Trêve du questionnement…

Allez, lève-toi et marche…

Joyeusement, l’Amour au cœur et le sourire aux lèvres

N’étant « personne », enfin, Tu Es Là !

mercredi 7 octobre 2009

Compassion... Bodhisattva...

Kuan Yin, bodhisattva féminin
Appelée le bodhisattva « aux mille mains, aux mille yeux»

Guanyin - Kuan Yin - Cette divinité féminine chinoise est un avatar du bodhisattva masculin de la compassion Avalokitésvara. Cette manifestation du Bouddha suprême (Amitabha) est la plus vénérée dans la tradition bouddhique du Grand Véhicule. La mythologie populaire chinoise considère la déesse salvatrice Guanyin, la Miséricordieuse, comme une incarnation du yin.

Selon les écritures du mahayana, c'est par compassion qu'un bodhisattva repousse sa propre atteinte de l'éveil alors que la compréhension profonde lui permet de transcender le monde fluctuant de l'existence. Autrement dit, le bodhisattva suit une route médiane entre la paix solitaire de la non-existence et le flux perpétuel du devenir. La première étape sur la voie du bodhisattva consiste à "développer la motivation héroïque". Le bodhisattva fait le vœu solennel de rechercher l'éveil total dans le but de libérer tous les êtres de la souffrance. Ce vœu doit se fonder sur une compassion profonde et sur la conviction de l'importance extrême de dédier sa vie au bien d'autrui. Il est prêt à passer un nombre infini de vies, s'il le faut, à accomplir les souhaits de tous les êtres sans exception. Le Dalaï-lama cite très souvent cette strophe qui contient l'essence de cette aspiration :
Tant que l'espace durera, Tant qu'il restera des êtres, Puissé-je moi aussi demeurer Pour enrayer la souffrance de tous.

http://www.insecula.com/contact/A010508.html


* * *


[…]
Etudiant : Rimpoché, vous avez dit que la compassion était un mauvais remède pour le moi. Pourtant, Naropa bafoue notre définition de la compassion de mille et une façons.

Trungpa Rimpoché :On retrouve deux types distincts de compassion. Il y a d’abord la compassion réelle, la compassion directe, la compassion totale. Puis l’autre type de compassion, celle que M.Gurjieff appelle compassion idiote, c’est-à-dire la compassion névrotique, une façon servile d’essayer de satisfaire secrètement votre désir. C’est votre but, mais vous faites comme si vous étiez généreux et impersonnel.

Et.: Qu’est-ce que la compassion totale ?

T.R. : La compassion totale consiste à voir la situation telle qu’elle est, directement et entièrement. Si vous devez être dur, vous l’êtes, un point c’est tout. Autrement dit, la compassion idiote renferme une espèce d’opium – s’efforcer toujours de se montrer bon et bienveillant -, tandis que la compassion totale est plus littérale, elle discerne davantage, et elle est plus réelle. Vous êtes disposer à blesser quelqu’un, même si vous ne voulez pas lui faire de mal ; mais pour le réveiller, il se peut que vous deviez lui faire mal, le faire souffrir.C’est précisément la raison pour laquelle la tradition bouddhique n’enseigne pas d’abord la compassion, le mahayana, mais bien le hinayana, le petit véhicule. A l’étape du hinayana, on essaie de trouver un équilibre. On cherche ensuite à exercer sa compassion, une fois qu’on a atteint un équilibre, construit la fondation. Il est impossible de travailler dès le départ à l’échelle de la compassion totale. Il faut grandir, avancer vers elle.

Et. : Je crois que vous avez mentionné plus tôt que l’un des obstacles à l’évolution dans ce sens était le besoin d’une garantie. Comment se défaire de ce besoin ?

T.R. : En prenant acte de ce besoin d’être rassuré ; il faut le reconnaître comme une effigie qui ne regarde que dans une seule direction, sans voir ce qu’il y a autour. Une effigie n’ayant qu’une seule face et peut-être même un seul œil. Elle ne voit pas autour d’elle ; elle ne voit pas l’ensemble de la situation. Vous saisissez à quoi je veux en venir ?

Et. : L’effigie ne regarde que dans une seule direction. Est-ce que c’est la personne qui a besoin qu’on la rassure ?

T.R. : Oui, parce que la garantie doit se rattacher à cette situation unique. Chaque fois qu’il faut vous sécuriser, ça veut dire que vous avez une idée fixe de ce qui devrait être. Et cette pour cette raison que vous fixez votre regard sur une seule situation, un élément particulier. D’ailleurs, ces situations que l’on n’observe pas parce qu’on veut être rassuré, ces situations qu’on n’examine pas, sont une source de paranoïa. On aimerait être capable de couvrir tout le terrain, mais comme c’est impossible psychologiquement, on doit s’efforcer de s’en tenir à cet élément unique autant que possible. Le besoin de garantie n’a donc qu’un seul œil.

Et. : Et quel est le moyen d’aller plus loin que cette vision a un seul œil ?

T.R. : Faire naître d’autres yeux au lieu de n’employer qu’un radar unidirectionnel. Rien ne vous oblige à fixer votre regard sur une seule chose. Vous pouvez, au contraire, déployer une vision panoramique, voir tout autour d’un seul coup. […]



Extrait de - « Jeu d’Illusion » Vie et enseignement de Naropa – de Chögyam Trungpa